Lettre de collaborateur antisémite Henri Labroue, écrite de la prison de Fresnes, où il était incarcéré. Elle est adressée au père de son compagnon de cellule. Labroue joue le garde malade auprès de ce jeune homme. «Votre fils, qui se trouve dans la même cellule que moi-même est dans un état de santé si grave qu’il lui est impossible de vous donner directement de ses nouvelles. Il a eu la nuit dernière, une nouvelle crise, avec hémorragie cérébrale […]».

Il résume ensuite son parcours au barreau de Paris, puis à Bordeaux, et son élection à la députation. Il demande un service à son correspondant. «Comme vous avez été greffier au greffe criminel et à la nation prisonnière, vos affinités du Palais et votre compétence professionnelle m’autorisent-elles à vous demander un renseignement […]». Il voudrait savoir pourquoi un courtier nommé Alexandre Felsenhardt «petit banquier très discuté à Bordeaux» a été radié ; «en même temps où il a été radié, son neveu, Robert Felsenhardt, était incarcéré à la Santé comme chef d’une bande qui avait écoulé un chiffre considérable de Royal Dutch frauduleusement estampillés. N’y a-t-il pas une connexion entre la radiation de l’oncle et l’arrestation du neveu? […]».

Étonnant courrier, prétexte à l’obtention de renseignements.