Petit-fils de deux instituteurs, fils dun instituteur puis directeur décole à Noordpeene puis Armentières en Flandre française et, enfin, Lille, Paul fréquente lécole du village et passe son certificat détudes à Arnèke. Il fait des études classiques au lycée dArmentières qui porte aujourdhui son nom, et obtient le premier prix de version latine lors de lédition 1897 du concours général2. Ancien élève de lÉcole normale supérieure (1899), promotion de 1900 après le service militaire, agrégé de lettres3, il présente sa thèse, La Révolution française et les lettres italiennes (1789-1815), devant la Faculté des lettres de Lyon en 1910.
Carrière
Professeur de rhétorique au lycée de Saint-Quentin (1905), puis de Reims (1907), il est chargé de cours de littérature moderne comparée à la Faculté des lettres de Lyon (1911), puis maître de conférence dhistoire de la littérature française à la Faculté des lettres de Paris (1913-1914). En 1921, il est cofondateur et codirecteur de la Revue de littérature comparée avec Fernand Baldensperger, et devient en 1925 titulaire de la chaire dhistoire des littératures comparées de lEurope méridionale et de lAmérique latine au Collège de France. Il a régulièrement enseigné à létranger pendant lété : Santiago du Chili, Madrid, Columbia, Chicago, Harvard. Partisan convaincu de lenseignement du flamand, il est membre des Compagnons de lUniversité nouvelle2.
Avant la guerre, il est président du jury du prix Jeunesse, fondé par Michel Bourrelier.
Il est mobilisé durant la Première Guerre mondiale à lÉtat-major du général dAmade, puis capitaine interprète en Italie.
Son ouvrage majeur est La Crise de la conscience européenne, paru en 1935.
Le 11 janvier 1940, il est élu membre de lAcadémie française4, le dernier avant linvasion allemande. Il ny sera jamais reçu. LOccupation et ses soucis ruinent sa santé. Il participe toutefois à une revue résistante, France de demain5.
Il meurt à Paris le 12 avril 1944, peu de temps avant la Libération. Son épouse, Alice Planquais (épousée en 1922) est décédée en 1963.
Publications
La Révolution française et les lettres italiennes (1789-1815) (thèse, 1910)
Giacomo Leopardi (1913)
La Ville envahie (1916, sous le pseudonyme « Paul de Saint-Maurice »)
Maman (1918, sous le pseudonyme « Paul Darmentières »)
LItalie vivante (1923)
La Vie de Stendhal (1928)
Avec Victor Hugo en exil (1930)
Don Quichotte de Cervantès : étude et analyse (1931)
Les Livres, les enfants et les hommes (1932)
La Crise de la conscience européenne : 1680-1715, Paris, Boivin, 3 tomes (1 de texte et 2 de références; 1935)
Le Visage de lenfance (1937)
Quatre études. Baudelaire. Romantiques. Sur un cycle poétique. LHomme de sentiment (1940)
La Pensée européenne au xviiie siècle, de Montesquieu à Lessing , Paris, Boivin, 3 tomes ( 1 de texte et 2 de références; 1946). Texte en ligne [archive]
Distinctions
Décorations
Officier de la Légion dhonneur Officier de la Légion dhonneur du 7 mars 1928
Chevalier de la Légion dhonneur Chevalier de la Légion dhonneur du 15 juillet 1922
Prix
Prix Bordin de l'Académie française 1911 pour La Révolution française et les lettres italiennes (1789-1815)6.
Prix déloquence 1912 de lAcadémie française pour le Discours sur la langue française6.
Prix Calmann Lévy 1919 de lAcadémie française sous le pseudonyme Paul Darmentières
Prix Broquette-Gonin de philosophie 1928 de lAcadémie française pour lensemble de son œuvre6.
Prix Louis-Barthou 1945 de lAcadémie française pour lédition de ses œuvres complètes (à titre posthume)7.
Hommage
À Armentières (Nord), une rue lui doit son nom, de même que le collège de garçons (devenu par la suite lycée Paul-Hazard) quil fréquenta.
À Noordpeene (Nord), la salle des fêtes porte le nom de Salle des Fêtes "Paul Hazard", en référence à son village de naissance.